Dans Gradiva, nouvelle de Wilhelm Jensen rendue célèbre par son
commentaire freudien1, un archéologue tombe amoureux d’une
jeune fille représentée sur un antique bas-relief2.
«Il tisse autour d’elle
ses fantaisies, il lui imagine un nom [Gradiva] et une...
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Dans Gradiva, nouvelle de Wilhelm Jensen rendue célèbre par son
commentaire freudien1, un archéologue tombe amoureux d’une
jeune fille représentée sur un antique bas-relief2.
«Il tisse autour d’elle
ses fantaisies, il lui imagine un nom [Gradiva] et une origine, il transporte cet être qu’il a créé dans la ville de Pompéi, ensevelie voici plus
de 1800 ans3.
» Il se rend sur les lieux et, au cours d’une rêverie diurne,
«tandis qu’il anime ainsi le passé par son imagination, il voit soudain,
sans pouvoir en douter, la Gradiva de son bas-relief sortir d’une maison
et, d’un pas léger, gagner […] l’autre côté de la rue4.
» On apprendra
par la suite que la jeune fille aperçue par l’archéologue est une amie
d’enfance – à qui son sentiment amoureux s’adressait en réalité, via le
détour de cette construction fantasmatique complexe.
À l’exemple de Roland Barthes5, oublions un instant cette fin et la
leçon qu’en tire Freud, pour ne conserver que l’épure du délire de reviviscence que propose le cont
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